Doit-on mettre un additif dans sa voiture de collection ?

Doit-on mettre un additif dans sa voiture de collection ?

13 novembre 2020 6 Par Blandine Cauvin

Au début des années 2000, le super plombé a disparu de l’offre des pompes à essence. Or le super était le carburant privilégié pour ménager au mieux le moteur des véhicules de collection. Un grand nombre des voitures lancées après 1987 fonctionnent désormais avec de l’essence sans plomb mais cette absence de plomb est problématique pour les automobiles produites avant cette date. Les heureux propriétaires d’une Ferrari 250 GTO, d’une Mini, d’une Ford T ou d’une Bugatti Atlantic se posent donc la question de savoir quel carburant utiliser, question qui induit une autre interrogation : celle de l’ajout d’additif dans l’essence sans plomb.

Wedrivit-station essence

Quatre choix de carburants pour alimenter son ancienne

La question de la compatibilité de l’essence avec le moteur d’une voiture ancienne est tranchée par l’étude de plusieurs éléments de composition du carburant. Si ces termes scientifiques et techniques sont barbares, ils permettent de donner des premières pistes de compréhension mécanique essentielles pour connaître les besoins de son véhicule de collection. Toutes ces informations sont trouvables dans des manuels d’utilisateur délivrant les informations sur le carburant adapté.

Dans le choix de l’essence, trois éléments sont à prendre en compte : l’indice d’octane et les présences de plomb et d’éthanol. Pour faire simple avec un lexique qui ne l’est pas, l’indice d’octane est la donnée chiffrée qui mesure la résistance à l’auto-inflammation d’un carburant dans le moteur. Son interprétation basique est la suivante : si l’indice est élevé, le moteur tiendra longtemps. Avec un indice de 97, contre 89 pour un ordinaire plombé également utilisable dans une vieille voiture, le super était très prisé.

jauge carburant

Cet indice complexe est directement lié au deuxième élément à étudier : la présence de plomb dans l’essence. Précisément, l’élément chimique a été ajouté à l’essence des automobiles dans les années 1930, dans l’objectif d’élever l’indice d’octane. C’est pourquoi les stations ont longtemps proposé deux carburants comportant du plomb : le super et l’ordinaire. Mais en raison de leur incompatibilité avec les voitures modernes et aussi parce qu’ils étaient vecteurs de grande pollution, ceux-ci ont disparu le 1er janvier 2000 après soixante ans de loyaux services. Les carburants aujourd’hui disponibles dans les pompes à essence – SP95, SP98 et E85 – nous amènent au troisième élément intéressant : les traces d’éthanol dans le carburant. Il est à noter qu’en trop grande quantité dans l’essence, l’alcool empêche le fonctionnement de l’ancienne, notamment parce que sa sécheresse risquerait d’endommager certaines pièces comme celles en caoutchouc. Par ordre décroissant de compatibilité avec les moteurs des voitures de collection, il est conseillé d’utiliser les carburants suivants : SP98-E5, le plus recommandé, SP95-E5, essence qui ne fonctionne pas avec tous les moteurs et qui demeure difficile à trouver dans certaines régions et enfin, SP95-E10 et E85 auxquels il ne faut recourir qu’à condition de les modifier préalablement. Les deux derniers cités sont donc plutôt à éviter. 

Faut-il mettre de l’additif avec de l’essence sans plomb ?

L’interdiction des carburants plombés pose problème pour les voitures construites avant 1987 qui étaient habituées à fonctionner avec ce type d’essence. Pour des raisons d’abord mécaniques mais aussi écologiques, le super et l’ordinaire plombés ont disparu de la circulation. Mais tous les propriétaires de jolis véhicules prestigieux ne donnent pas la même réponse à cette complication : une frange d’initiés remplacent le plomb par de l’additif, lorsque d’autres passionnés se passent de substitut. Qu’est-ce qu’un additif et comment s’est présentée cette solution ?

pompe essence

Au moment de l’arrêt de la vente de carburants plombés, plus d’un millions de véhicules conçus avant 1987 fréquentent encore les routes. Pour éviter que les sièges de soupapes des voitures de collection se détériorent, le supercarburant Anti Récession de Soupapes – forme de SP98 auquel est mêlé un substitut de plomb – est mis à disposition dès la disparition des essences plombées. En 2006, l’additif n’existe plus que sous la forme indépendante de flacon que l’utilisateur de la voiture doit diluer par lui-même au moment du plein. Si vous pilotez une Triumph Spitfire, par exemple, roadster produite entre 1962 et 1980, l’additif est préconisé car le modèle est antérieur à 1987.

Cependant, certains manuels d’utilisation précisent qu’il existe des moteurs d’anciennes pouvant fonctionner au sans plomb et, dans les cercles d’amateurs, des bruits de couloir pointent même du doigt le caractère nocif de l’additif, toutefois constatable qu’à long terme. Enfin, il arrive que des véhicules construits avant 1987 aient connu des restaurations de leurs sièges de soupapes : si l’ancienne fonte a été remplacée par de l’acier trempé, alors la voiture peut rouler avec de l’essence sans plomb.

Pour clore ce débat et repousser les ennuis, il faut donc rester attentif à trois choses :

  1. La date de mise en circulation du véhicule
  2. Les indications de la revue technique
  3. L’éventuelle modification des sièges de soupapes

Suivez rigoureusement ces étapes de vérification et votre 2CV sera prête à toutes les pointes de vitesse !

station service